25 juillet 2025

« Oui à un pays debout »

Je donne à lire ce matin une lettre d’opinion publiée 

dans Le Devoir le 23 juillet 

et signée Salifu Traore, citoyen engagé, intitulée

Refusons de courber l’échine


« Depuis des décennies, notre pays entretient avec ses partenaires économiques des relations fondées sur le respect mutuel, la complémentarité et la stabilité. Mais ces fondations vacillent. Une nouvelle ère, marquée par l’unilatéralisme, le chantage économique et la dérive autoritaire d’un allié historique, menace notre souveraineté.


« Aujourd’hui, cette puissance économique avec qui nous partageons la frontière la plus longue du monde agit moins comme un partenaire que comme un prédateur. Elle impose des tarifs douaniers punitifs  — jusqu’à 50 % dans certains cas — sur nos exportations, tout en signant, à la vue du monde, des accords commerciaux qui masquent sa volonté de nous affaiblir. Plus inquiétant encore, elle laisse planer l’idée d’une annexion symbolique, voire réelle. Ce ne sont pas des suppositions : ce sont des signaux !


«Il ne s’agit plus d’une crise commerciale passagère. C’est une guerre économique. Une guerre dans laquelle nous sommes ciblés, attaqués, instrumentalisés. Le but est simple : nous forcer à vendre nos ressources stratégiques à vil prix, nous priver de notre autonomie et nous plier à un modèle qui n’est plus le nôtre.


« Faut-il attendre que l’électrochoc vienne de l’extérieur — brutal, incontrôlable — ou devons-nous l’anticiper et le déclencher nous-mêmes, en citoyens libres et souverains ? La réponse me semble évidente : nous devons provoquer un électrochoc souverain, maîtrisé et stratégique. Je propose une voie concrète : celle d’une dette intelligente et ciblée. Une dette que nous prendrions non pas pour consommer, mais pour investir dans notre propre résilience. Pour prendre une pause stratégique sur les quatre années de gouvernance actuelles chez notre voisin, et ne plus exporter nos ressources vers ceux qui veulent nous affaiblir.


« En Bourse, quand le marché n’est pas favorable à la vente, il est souvent idéal pour acheter. Ce principe s’applique ici plus que jamais : ne vendons pas, achetons. Utilisons cette dette stratégique pour protéger nos emplois et en créer de nouveaux, pour investir dans la transformation locale de notre bois, de notre acier, de notre agriculture, pour stimuler l’innovation technologique, pour renforcer nos infrastructures, surtout en région, et bâtir une économie verte, résiliente, tournée vers l’avenir.


Ce n’est pas un repli. C’est un réveil national.

« Les plus grandes entreprises du monde sont endettées. Les États les plus puissants vivent à crédit. Pourquoi ? Parce que la dette, bien utilisée, devient un levier de souveraineté. Elle permet de résister, de bâtir, de planifier. Refusons l’idée que notre déficit actuel soit une limite. Ce déficit a été généré dans un contexte de stabilité. Le contexte a énormément changé.


« Nous avons trop longtemps accepté d’être les fournisseurs silencieux d’un empire qui ne nous respecte plus. Trop longtemps accepté de transmettre à nos enfants une dépendance que nous pouvions briser. Il est temps de dire non. Non à l’humiliation. Non à la dépendance. Non à la résignation. Et un seul grand oui à notre souveraineté économique. Oui, donc, à notre avenir. Oui à un pays debout. Renversons la force de la vapeur. Achetons notre liberté pendant qu’il en est encore temps. »


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