17 novembre 2025

Pizzas-tortillas au saumon frais +



Nous  aimons le saumon, nous en mangeons très souvent. Je ne savais trop quoi faire pour varier le menu hier, l’idée d’une pizza nous a plu tout de suite.  Nous n’avions pas de pâte, mais sur des tortillas, avec une sauce crémeuse mayo-yo, des champignons sautés, un reste de courgette et du cheddar fort, ce fut une très agréable surprise à déguster; cari et fromage ont formé une association vraiment harmonieuse avec le saumon. 

Ingrédients pour deux

2 grandes tortillas

1 filet de saumon de 170 g environ

1 c. à soupe d’huile d’olive + 1 c. à soupe de beurre

1/4 c. à thé d’estragon séché

1/2 barquette de champignons blancs, tranchés

1 c. à soupe d’huile d’olive + 1 c. à soupe de beurre

1/2 courgette jaune en quarts de rondelles

1/4 c. à thé d’estragon séché

30 g de cheddar fort, râpé


Sauce mayo-yo express

2 c. à soupe combles de mayonnaise

1 c. à soupe comble de yogourt grec

1/4 c. à thé de cari en poudre

Sel, poivre et une pointe de poivre de Cayenne

La cuisson se termine dans un four à 400 °F (200 °C)  et dure 10 minutes.


1. Chauffer un poêlon, y faire fondre la matière grasse et y saisir le filet de saumon après l’avoir assaisonné de sel, de poivre et de paprika. Deux ou trois minutes côté chair, une ou deux seulement côté peau, celle-ci fut facile à retirer une fois tiédie. Défaire le saumon en morceaux une fois refroidi.


2. Dans le même poêlon, ajouter huile et beurre et y saisir les champignons 3 minutes. Ajouter les quarts de rondelle de courgette, assaisonner de sel, de poivre et d’estragon. et cuire 1 minute.


3. Dans un petit bol, réunir les ingrédients de la sauce mayo-yo et bien mélanger avec les assaisonnements. En tartiner les tortillas, celles-ci posées sur une plaque de cuisson doublée de papier parchemin.


4. Ajouter aux tortillas le saumon défait en morceaux, les champignons et les triangles de courgette, puis répartir le cheddar sur chacune.


5. Enfourner et cuire 10 minutes. Au besoin, allumer le gril (broil) et faire gratiner le fromage en surveillant, 1 minute ou 2, pas plus.




Ukraine - Une autre guerre

 

« La guerre russo-ukrainienne d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle de février 2022, lorsque Vladimir Poutine lançait ses troupes à la conquête de Kiev. Sur la ligne de front longue de 1200 kilomètres, la prépondérance des drones rend l’usage des blindés et des chars pratiquement inopérant.


« Les règles classiques du combat ont disparu, aussi bien sur le terrain que dans la conduite des opérations », résume au Devoir Oleksandr Kovalenko, analyste militaire ukrainien de renom. Une « zone de la mort » s’étend dorénavant « sur 5, 10, voire 15 kilomètres » derrière la ligne de contact, à portée des drones FPV qui s’en prennent aux civils autant qu’aux militaires. « Et aucune unité mécanisée, composée de chars et de véhicules blindés, ne peut traverser cette zone sans subir de lourdes pertes, souligne l’expert. Seul un commandement totalement indifférent à des pertes colossales peut se permettre d’attaquer dans de telles conditions. C’est précisément ce que fait la Russie, mais non pas avec du matériel lourd, principalement avec des véhicules légers : des motos, des voitures civiles et, parfois de manière presque grotesque, la cavalerie et des bicyclettes… On pourrait croire à une plaisanterie, mais c’est la réalité. »


«Les forces de Kiev, sur la défensive, butent contre la supériorité numérique de l’envahisseur russe, prompt à envoyer des vagues d’hommes pour mener l’assaut. « Voilà ce qu’est la guerre moderne quand l’ennemi dispose d’un nombre bien supérieur de soldats et se moque de ses pertes. Les blindés détiennent un rôle marginal. Ils ne retrouveront un rôle décisif que lorsque l’on trouvera une solution pour contrer les drones et quand l’ennemi aura épuisé ses ressources humaines », poursuit M. Kovalenko.


Nœud de la guerre

« C’est à Pokrovsk — nœud ferroviaire et routier sur lequel les forces russes s’acharnent depuis l’été 2024 — que se joue l’essentiel de la bataille du Donbass. La ville de l’Est ukrainien subit d’ores et déjà des infiltrations par centaines, et Moscou tente de l’assiéger afin d’ainsi piéger les derniers défenseurs ukrainiens qui tiennent la résistance. S’il reconnaît une situation « très difficile », Oleksandr Kovalenko se refuse à parler d’encerclement total de Pokrovsk. Il rappelle également une propagande russe qui, ces derniers mois, claironnait la chute imminente de la cité martyre. « Mais un an plus tard, on voit qu’elle tient toujours et que l’opération visant à capturer rapidement ce nœud logistique clé s’est transformée en une boucherie pour l’armée russe. »


« L’autre défi, pour les forces armées de Kiev, réside dans l’acheminement de renforts et le ravitaillement des troupes au cœur des combats, toujours postées à Pokrovsk ou dans la ville voisine de Myrnohrad. En cause, une logistique ukrainienne qui demeure sous le feu des drones, rendant tout déplacement entre le front et l’arrière des plus dangereux. La rotation des soldats devient ainsi plus ardue dans l’Ukraine en guerre de 2025, forçant parfois des fantassins à rester plus de 150 jours sans interruption sur une position avancée, tout en se faisant larguer munitions, denrées et cigarettes à l’aide de drones ukrainiens. 


« S’il est impossible de se rendre sur une position en véhicule — parce que toute machine visible à l’horizon est immédiatement détruite —, alors il faut mettre à profit la dernière invention en date : on utilise nos jambes », ironise Maks, un commandant au sein de la 14e brigade d’assaut, combattant dans le secteur de Pokrovsk.


« Sur le champ de bataille, l’évolution des tactiques est notable, celles-ci étant « surtout tributaires de la météo », explique l’officier. Il note que la campagne russe de l’été dernier fut marquée par une utilisation massive de drones à fibre optique, capables de déjouer les systèmes de brouillage. Le soldat décrit aussi les manœuvres visant à harceler les lignes de défense ukrainiennes ; d’abord, une utilisation de drones « Gerbera », qui tournoient dans le ciel afin d’épuiser la défense aérienne. Puis, l’envoi de Shaed, un autre type de drones kamikazes, et de bombes aériennes guidées, chargées de 250 à 500 kilos d’explosifs. 


« Quant aux assauts terrestres, « ils envoient d’abord des soldats à moto », explique Maks, avant de conclure : « On fait ensuite décoller nos drones pour les attaquer, mais cela épuise nos capacités. Et voilà qu’ils envoient leurs blindés. Ils jouent littéralement aux échecs : ils sacrifient des vagues de soldats pour avancer, comme si c’était de la chair à canon. »


Article intitulé

En Ukraine, la guerre a changé de nature *

Patrice Senécal à Kiev

avec Sarah Boumedda

Le Devoir 

le 15 novembre 2025

*Ce reportage a été réalisé grâce à une bourse du Fonds québécois en journalisme international. 

16 novembre 2025

Gâteau à la banane, aux épices et aux noix +

Quand arrive la saison froide, j’ai toujours envie d’épices. Et dans ce petit gâteau facile et léger, j’ai ajouté du quatre-épices qu’on appelle aussi poivre de la Jamaïque, ce qui en fait un petit dessert délicieux à servir avec du yogourt.


Ingrédients pour six ou huit portions

1 tasse de farine non blanchie tout usage + 2 c. à soupe de farine de sarrasin facultatives

1/2 c. à thé de bicarbonate de soude + 1/2 c. à thé de levure chimique

1/8 c. à thé de sel

1/3 tasse d’huile de pépins de raisin ou autre huile au goût neutre

1/2 tasse de cassonade

2 oeufs

1/2 c. à thé de cannelle

1/2 c. à thé de quatre-épices (mon ajout à la recette)

1 banane mûre moyenne, décongelée

1/4 tasse de boisson de soya à la vanille, ou lait + lait + 1/2 c. à thé de vanille

1/4 tasse + 1/ 2 tasse de noix ce Grenoble, broyées grossièrement


La cuisson se fait dans un four à 350 °F (180 °C) et dure 30 minutes.


1. Dans un bol, mélanger les farines avec le bicarbonate de soude, la levure chimique, le sel, la cannelle et le quatre-épices. Bien mélanger au fouet.


2. Dans un autre bol plus grand, fouetter l’huile avec les oeufs et la cassonade jusqu’à l’obtention d’une préparation crémeuse. la vanille s’il y a lieu et la banane écrasée à la fourchette, puis battre à la cuillère de bois.


3. Incorporer les ingrédients secs aux ingrédients humides en alternant avec la boisson au soya ou le lait, et remuer à l’aide d’une maryse ou d’une cuillère en bois jusqu’à ce que la pâte soit homogène. Ajouter le quart de tasse des noix et remuer de nouveau.


4. Beurrer une assiette à tarte profonde ou un moule à gâteau et y verser la pâte. Égaliser la surface et ajouter le reste des noix.


Enfourner et cuire 30 minutes jusqu’à ce qu’un cure-dents enfoncé dans la pâte en ressorte presque sec. 


Inspiré très librement et avec quelques modifications d’une recette de Je cuisine qui se fait dans la mijoteuse,

https://www.recettesjecuisine.com/fr/recettes/desserts/pain-aux-bananes-a-la-mijoteuse/




Léa Stréliski affirme: «Je suis plus riche qu’Elon Musk»

Léa Stréliski n'est pas un canard, mais une humoriste qui a trois enfants

« L’autre soir, je mangeais une salade grecque confectionnée par l’homme qui m’aime depuis plus de 18 ans, dans la salle à manger d’une maison qui abrite les trois enfants en santé que j’élève, quand tout à coup, je me suis rendu compte que je suis plus riche qu’Elon Musk. C’est 100 % sûr que je suis plus riche que lui. Pensez-y. Je reçois quotidiennement une dose d’amour inconditionnel de la part de mes trois adolescents qui me font assez confiance pour me révéler des bribes de leurs vies, rire avec moi, me raconter leurs tracas et vouloir regarder la télé en famille. Cet été, on a même voyagé ! Une fois qu’un humain a un toit sur la tête, de l’eau propre, à manger quand ça lui tente, une famille choisie (quelle que soit sa forme), quelques loisirs et un travail qui ne lui purge pas toute son âme ; j’ai beaucoup de mal à imaginer ce qu’il voudrait réellement de plus.


« Bien sûr, il existe en ce bas monde du luxe. L’accès à des produits ou à des expériences façonnés par des artisans talentueux qui n’ont pas de prix tellement leur qualité est fantastique. Tu peux boire les champagnes d’œnologues érudits, t’habiller de vêtements cousus par des maîtres, habiter des lieux dessinés par des génies. Il y a des montres créées par des savants suisses, de la nourriture cuisinée par des chefs qui pensent à des combinaisons d’ingrédients depuis leur naissance et tu peux voyager vers des hôtels exotiques réfléchis avec ton seul plaisir en tête. « Bien sûr.


« Nous vivons dans un univers où l’abondance est non seulement possible, mais où la nature elle-même nous donne l’exemple d’un niveau d’opulence et de créativité complètement déraisonnable. Il suffit d’observer de la nacre ou de constater qu’il existe plus de 30 000 espèces de scarabées, ou tout simplement de penser au fait qu’il y a des fleurs qui se transforment en framboises ! Nous vivons bizarrement dans une poésie.


« Mais encore faut-il avoir le cœur de s’en rendre compte. Ce qui me ramène à cet imbécile d’Elon Musk. L’homme le plus riche du monde, dit-on. Riche, certes, mais pas selon tous les modèles. Juste en argent. Et y a-t-il quelque chose de plus bête que de l’argent ? Comprenez-moi bien, je pourrais crier du matin au soir à l’idée que notre monde est tellement bandé sur l’argent qu’on laisse des enfants mourir de faim alors qu’on a toutes les possibilités de les nourrir. Je pourrais marcher pieds nus jusqu’à Québec pour rappeler en pleine Assemblée nationale que le seul objectif du gouvernement qui dépense nos impôts devrait être de rééquilibrer la société et de s’assurer que personne ne passe toute son énergie à survivre. Tout le monde devrait avoir droit à la vie. Pas juste à la survie.


« C’est plus facile quand tu as eu des parents comme les miens, dont le travail a porté ses fruits. Des gens qui sont partis de rien en immigrant à Montréal et ont réussi à donner accès à la propriété à leurs enfants en leur donnant un peu d’argent. Sans ça, je le sais que je ne mangerais pas ma salade grecque dans ma salle à manger. Sans l’investissement dans les soins d’un bon psy pour assainir mon rapport à l’amour non plus. Je n’aurais pas été en mesure de repérer dans une file d’hommes celui qui a les talents de me faire une famille et de mettre des concombres, des tomates et du feta dans un bol.


« Tout ça, ce sont des fruits que je récolte maintenant, mais grâce aux graines d’un bonheur que j’ai semé il y a belle lurette et avec de l’aide. Ce sont des privilèges, et quand tu n’as pas ces chances, la communauté devrait t’aider pour que tu atteignes la dignité humaine de base ; et puis, dans une société riche comme la nôtre, tu devrais pouvoir être éduqué, logé, soigné physiquement et mentalement, et pouvoir te déplacer sans que ça soit considéré comme un luxe.


«Mais le capitalisme nous a fait perdre la tête et on a oublié ce qu’est la vraie richesse.


« Imaginez être l’homme le plus riche du monde et tout de même te heurter à la réalité de ton malheur. L’angoisse. Pouvoir tout, tout, tout acheter instantanément et savoir qu’absolument rien ne va te donner un sens ou te débarrasser de la souffrance psychologique et émotionnelle de tous les traumatismes relationnels que tu trimballes depuis toujours. Tes parents ne t’ont pas aimé comme tu voulais, tes enfants te détestent, aucun ami ne sait réellement qui tu es et chaque jour est une fuite pour l’oublier.


« Imaginez la solitude d’un homme comme Donald Trump qui est littéralement à la tête du monde, qui sait que ses heures de vieil homme sont comptées et qu’il a passé toute sa vie à échouer. Que rien de tout ce qu’il a conquis n’a changé au sentiment qui l’habite. Cheh !


« C’est pour ça qu’on devrait avoir des mécanismes de redistribution automatique de l’argent. Maintenant qu’on a la preuve avec tous ces tristes énergumènes qu’être multimilliardaire ne sert humainement strictement à rien. Il devrait y avoir un plafond. Un clapet. Une carte que tu reçois à ton premier milliard : « Félicitations, vous avez désormais plus d’argent que vous aurez physiquement le temps de dépenser selon l’espérance de vie humaine. Tout l’argent que vous ferez au-delà de ce milliard sera redistribué pour que d’autres que vous puissent aussi jouer. P.-S. Si vous vous sentez tout de même comme une vieille merde malgré votre milliard de dollars, nous sommes désolés que vous soyez tombé dans le piège de la richesse. Voici un numéro de téléphone à appeler pour vous plaindre et trouver de l’aide. »


« Lol, je suis tellement plus riche qu’Elon Musk.» 


Article d’opinion intitulé

Que faire des milliardaires ?

Léa Stéliski

humoriste, autrice, mère de l’année autoproclamée

Le Devoir

15 novembre 2025 


15 novembre 2025

La bonne nouvelle de la semaine: une grève évitée de justesse

Je suis toujours heureuse de constater que des êtres humains sont encore capables de s'entendre !


«Coup de théâtre : la grève générale prévue à la Société de transport de Montréal (STM) pour les 15 et 16 novembre a été annulée in extremis. Après une semaine de pourparlers intensifs, le syndicat des chauffeurs d’autobus et l’employeur ont conclu une entente de principe vers 19 heures vendredi soir.

« Les clients de la STM auront donc accès samedi et dimanche au service ordinaire de métro et d’autobus toute la journée.


« Notre objectif était d’en arriver à une entente négociée et nous y sommes parvenus », s’est réjoui Frédéric Therrien, président du syndicat représentant les quelque 4600 chauffeurs d’autobus, opérateurs de métro, agents de station et gareurs de la STM. « Maintenant, ce sera aux membres de se prononcer via les structures démocratiques prévues à nos statuts et règlements », a-t-il déclaré par voie de communiqué.


[...]


D’autres grèves 

« Tout de même, il ne s’agit pas de la fin des grèves à la STM pour le mois de novembre.

« Trois autres syndicats demeurent sans entente avec la partie patronale : ceux des employés d’entretien, du personnel administratif et des professionnels (employés travaillant en ingénierie, urbanisme, affaires juridiques ou communications). Tous ont obtenu des mandats de grève. Les employés d’entretien ont toutefois renoncé à débrayer plus tôt cette semaine, sous la pression du projet de loi déposé par le ministre Boulet. Sans accord d’ici mercredi, le personnel administratif prévoit déclencher une grève. Les professionnels, eux, ont voté pour dix jours de débrayage. Ces deux arrêts de travail ne devraient toutefois pas perturber le service.»


Article intitulé

La grève prévue ce week-end à la STM est évitée de justesse

Jeanne Claveau-Laviolette

Le Devoir

le 15 novembre 2025

14 novembre 2025

Pilons de dinde braisés au goût d’orange, bis +


Se régaler de dinde n’est pas facile quand on est deux, sauf si on a envie de cuisiner des restes pendant une semaine. Toutefois si on accepte de se priver des heures de bonheur odorant que procure sa cuisson lente, on peut goûter cette viande tendre et en apprécier les saveurs, surtout si on cuisine ses pilons en y mettant ce qu’on aime, de l’orange, du vin blanc et de la marmelade. Oui, c’est délicieux ! 

Ingrédients pour deux 

2 pilons de dinde, 500 g suffisent pour deux 

1 c. à soupe d’huile d’olive + 1 c. à soupe de beurre   

1 ou 2 échalotes, en lamelles  

6 ou 8 petites carottes nantaises de couleurs

1/4 c. à thé de curcuma 

1/4 tasse de jus d’orange ou de clémentines* 

3/4 tasse de de vin blanc  

1/2 tasse de bouillon, au besoin

Sel, poivre et paprika


Sauce au goût d’orange

2 c. à soupe de marmelade d’orange

2 c. à soupe d’eau

1 c. à thé de fécule de maïs, délayée un peu d’eau     


*Si les oranges sont plus surettes comme celles que l’on trouve en ce moment, choisissez deux clémentines: elles sont plus sucrées et juteuses, donc plus faciles à presser et beaucoup plus savoureuses. 


1. Saler, poivrer et saupoudrer les pilons de dinde de paprika. Dans un poêlon profond muni d’un couvercle, bien colorer la viande dans la matière grasse, environ 5 minutes.  


2. Dans le même poêlon, y attendrir les échalotes et les carottes de 3 à 5 minutes, puis ajouter le curcuma. Déglacer avec le vin blanc et le jus d’orange et porter à ébullition. Remettre les pilons dans le poêlon.   


3. Couvrir et laisser mijoter sur feu très doux pendant 1 h 30 en retournant les pilons toutes les 30 minutes et en ajoutant du bouillon au besoin. 


5. Pour la sauce, dans un petit bol, réunir la marmelade, l’est et la fécule délayée, verser dans le poêlon, et bien mélanger en réchauffant le tout. Goûter, rectifier l’assaisonnement au besoin. À cette étape, on peut ajouter des légumes cuits. 


6. Servir avec un riz ou des pâtes, hier un basmati à la courgette jaune. 



Lettre d’opinion - Le français est un atout, pas un inconvénient

« Il y a une idée profondément ancrée dans une partie de la population francophone du Québec : lorsqu’un anglophone cherche à parler français, passer automatiquement à l’anglais serait « être poli ». C’est une politesse qui part d’une bonne intention, j’en conviens, mais qui produit exactement l’effet inverse de ce que nous souhaitons tous : une société où le français est vivant, partagé, inclusif et réellement transmis.

« Pourquoi, ici, serait-ce un geste de courtoisie que de changer de langue, alors que, partout ailleurs au Canada, ce même geste n’existe presque jamais en sens inverse ? On ne qualifierait pas d’« impolitesse » le fait qu’un Britanno-Colombien ou un Torontois ne passent pas spontanément au français lorsqu’un Québécois francophone s’adresse à lui. Et dans un contexte d’affaires, personne là-bas ne s’attend spontanément à une accommodation linguistique vers le français. Alors pourquoi cette politesse à sens unique devrait-elle s’imposer ici, chez nous ?


« Il n’existe, pourtant, qu’une seule façon d’apprendre une langue réellement et de la parler fluidement : l’immersion. L’exposition quotidienne, les essais, les erreurs, la répétition, les conversations bancales, mais bien intentionnées. En changeant de langue trop vite, on coupe ce processus au moment même où il devient le plus important. On croit faciliter l’échange, mais on empêche en réalité une personne de se sentir autorisée à s’exercer et à gagner en confiance.


« Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’un automatisme vers l’anglais, mais d’un réflexe collectif d’accompagnement. Un sourire, un mot reformulé, une phrase répétée plus lentement. Le bâton ne fonctionne pas. L’approche carotte, comme on dit, oui : encourager, valoriser, donner le temps. C’est ainsi que des milliers de nouveaux arrivants pourront trouver leur place dans la langue commune, non pas par contrainte, mais par intégration naturelle.


« Je parle ici en connaissance de cause. Je ne suis pas seulement un immigrant au Québec : je suis issu d’une famille immigrante québécoise… mais au New Hampshire. Ma famille, comme des millions d’autres familles arrivées en sol américain ou canadien, n’a jamais vu l’anglais comme un obstacle ou une menace. C’était la langue de là où nous vivions, point. Nous nous y sommes adaptés. Et mes parents n’ont jamais reçu les moindres attention ou sensibilité linguistique comparables à ce que les Québécois accordent spontanément aux anglophones.


« Lorsque j’ai choisi, il y a dix ans, de venir vivre au Québec, j’ai choisi délibérément une société différente. Une société francophone, profondément ancrée dans sa langue et son histoire. Je ne suis pas le seul : beaucoup d’immigrants s’installent ici précisément pour cette singularité. Oui, le Québec a ses défis, et les chroniqueurs les énumèrent fréquemment — accès à la francisation, lourdeurs administratives, contradictions politiques. Mais ces défis ne changent rien à une réalité : les gens viennent ici parce que le Québec est le Québec. Et cette différence est un atout, non un inconvénient.


« Aujourd’hui, plusieurs dénoncent — avec raison — les difficultés d’accès à la francisation. Mais si le gouvernement rend la tâche plus ardue, cela ne signifie pas que nous, comme citoyens, devons baisser les bras. Au contraire, cela renforce notre responsabilité de tendre la main. Nous pouvons tous aider, tous les jours, à transmettre notre langue. Et une personne immigrante qui veut pratiquer le français n’a pas besoin qu’on lui retire cette chance au nom d’une fausse politesse.


« Certaines personnes affirment que le fait de maintenir la conversation en français mettrait l’autre mal à l’aise. Je prétends le contraire : la plupart du temps, c’est un signe de respect. C’est reconnaître que la personne est capable. C’est lui offrir l’espace d’apprendre. Et c’est aussi protéger ce qui fait notre force collective : un milieu de vie francophone où l’on peut grandir, travailler, entreprendre, créer, aimer et débattre en français.


« Ce qu’il faut éviter, c’est la culpabilisation — envers les nouveaux arrivants, mais aussi envers les Québécois francophones qui veulent bien faire. Il faut plutôt revenir à une idée simple et généreuse : la langue n’est pas un mur, mais un pont. Et ce pont, nous pouvons tous contribuer à le construire si nous acceptons de laisser au français sa place naturelle dans la conversation.


« Si tant de gens choisissent le Québec, ce n’est pas malgré le français, mais souvent grâce à lui. Le vrai obstacle n’est pas la langue : ce sont les portes que nous fermons nous-mêmes en changeant trop vite de registre. Gardons le français. Lançons des perches. Aidons. Accueillons. Et, surtout, cessons de nous convaincre que parler français à quelqu’un qui apprend le français serait un manque de politesse. C’est tout le contraire : c’est un cadeau. »


Texte intitulé

Un vrai geste de politesse est d’aider les nouveaux arrivants 

à s’enraciner en français

Rémi Francoeur

Franco-Américain installé à Montréal depuis 2015

Le Devoir 

le 14 novembre 2025