27 mai 2025

Tenir tête à Trump


« La résistance s’organise aux États-Unis contre la guerre commerciale, la montée de l’autoritarisme, les coupes à l’aide internationale, la vision ultraconservatrice de l’administration Trump et son manque d’empathie. Comme d’autres un peu partout dans le monde, beaucoup de Québécois ont aussi envie de résister. Voici comment ils peuvent faire une différence.


«Si certaines actions de l’administration Trump offusquent beaucoup de Québécois, c’est parce qu’elles heurtent plusieurs de leurs valeurs profondes comme le respect des autres, l’empathie, la décence et le respect de l’État de droit.


« C’est comme si on réalisait que notre meilleur ami n’avait pas les mêmes valeurs que nous. Nous assistons, impuissants, à quelque chose qui vient heurter qui nous sommes », dit Roxane de la Sablonnière, professeure de psychologie à l’Université de Montréal.


« Bien sûr, un Québécois ne peut pas, seul à la maison, annuler les décisions de la Maison-Blanche. Mais si le cœur lui en dit, il peut faire toutes sortes de petits gestes de résistance. Et, par surcroît, ces actions lui feront probablement du bien. « On peut s’engager dans des actions alignées avec nos valeurs pour améliorer la situation qui nous font nous sentir moins impuissants et plus en contrôle », explique Roxane de la Sablonnière.


« Attention : il ne s’agit pas pour les gens choqués par ce qui se passe aux États-Unis de porter le sort de ce pays sur leurs épaules. « Pour que ce soit positif, les actions doivent être réalistes, concrètes, durables et dans les limites de [leurs] moyens », dit Roxane de la Sablonnière. Ces gestes doivent être en cohérence avec ce qu’ils sont capables de faire, et respecter leurs limites personnelles.


[...] 


S’exprimer avec son portefeuille


« Les Canadiens qui le désirent peuvent aussi résister avec leur portefeuille, en voyageant moins aux États-Unis et en boycottant des produits américains.


« Les vacances sont un poste important du budget. Ne pas voyager ou ne pas prendre ses vacances aux États-Unis est un geste qui aurait des conséquences pour l’économie américaine. Les Canadiens dépensent 30 milliards de dollars par an en tourisme aux États-Unis, le double de ce que les Américains dépensent en tourisme au Canada. Si les touristes canadiens dépensaient 10 % de moins aux États-Unis, ça équivaudrait à 14 000 pertes d’emploi là-bas, estime l’Association américaine du voyage.3 Personne ne souhaite de pertes d’emploi. Mais si l’économie américaine ressent les effets négatifs des politiques de son président, la guerre commerciale pourrait prendre fin plus rapidement.


« Parlant de résister avec son portefeuille, de nombreux Canadiens ont décidé d’acheter davantage de produits locaux. Comment savoir quel produit vient d’où ? Nos collègues de la section Affaires de La Presse ont fait une série d’articles pour démêler tout ça. »


Vincent Brousseau-Pouliot

Extraits de la chronique intitulée

Quatre façons de tenir tête à Trump

La Presse,

le 26 mai 2025

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