«Alors que les tensions commerciales s’apaisent entre Washington et plusieurs de ses partenaires stratégiques, le Canada maintient une posture tarifaire isolée – et coûteuse. Cette semaine, Per Bank, président de Loblaw, a lancé un avertissement : une nouvelle vague de hausses de prix liées aux contre-tarifs canadiens déferlera bientôt sur les tablettes de ses magasins. Pour les consommateurs, cela signifie un nombre croissant de produits affichant un discret mais éloquent symbole : le « T », signalant un article frappé par des mesures tarifaires.
«Certains cyniques y verront une tentative de diversion de la part de Loblaw. Pourtant, le phénomène dépasse largement cette entreprise : tous les grands détaillants seront touchés.
«À ce jour, environ 1000 produits portent déjà la marque « T » chez Loblaw – un chiffre qui pourrait grimper à plus de 6000 d’ici deux mois, à mesure que les stocks s’épuisent et que les nouveaux arrivages reflètent les surcoûts liés aux droits de douane. Et ce ne sont pas seulement les produits directement visés qui sont en cause : les effets indirects s’accumulent, notamment pour les transformateurs alimentaires qui doivent composer avec des hausses soutenues sur les ingrédients importés.
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« Certes, le gouvernement Carney a tenté de contenir les effets de la guerre commerciale en épargnant de droits de douane certains produits bruts et en maintenant le dialogue avec Washington. Mais selon plusieurs sources, Ottawa envisagerait d’étendre ses contre-mesures jusqu’à hauteur de 125 milliards de dollars – les droits toucheraient cette fois les fruits et légumes, le bœuf, le porc, les produits laitiers, les véhicules électriques et divers biens électroniques. Une escalade qui mettrait en péril notre sécurité alimentaire et la compétitivité de notre industrie.
« Ce virage tarifaire inflige aux Canadiens une double peine : une hausse des prix combinée à une réduction du choix. Ironiquement, malgré les politiques tarifaires agressives du président Trump, l’inflation alimentaire aux États-Unis a reculé à 2,0 % en avril pour les aliments achetés en magasin – un taux qui est maintenant inférieur à celui du Canada. En théorie, les droits de douane devraient faire grimper les prix. Ce n’est pas le cas chez nos voisins. Leur marché, plus dense et plus concurrentiel, absorbe mieux les chocs tarifaires.
Le Canada, lui, n’a pas ce luxe.
«Le message de nos épiciers est limpide : il est temps de revoir notre approche en matière de contre-tarifs.»
Extraits de l’article intitulé
L’effet boomerang des contre-tarifs d’Ottawa
Sylvain Charlebois
Laboratoire de sciences analytiques agroalimentaires
Université de Dalhousie
Collaboration spéciale
La Presse, le 15 mai 2025
Bonjour Rachel!
RépondreSupprimerMerci beaucoup!
Liette
Bonjour Liette, ce n'est pas une bonne nouvelle, mais avant que cela nous arrive, comme l'astucieux écureuil, faisons des provisions et jouissons de ce que nous avons à notre portée. Nous sommes tout de même moins à plaindre que les Gazaouis... !
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