« Sans préambule ni avertissement, le président des États-Unis a surpris le monde entier lundi soir en dévoilant qu’une trêve était intervenue, sous sa gouverne, entre l’Iran et Israël. Déjouant tous les codes de la diplomatie de guerre, Donald Trump pousse des cris de victoire au même rythme qu’il vocifère ses menaces. Que vaut le cessez-le-feu déclaré par les États-Unis et tenant à de mystérieuses manigances ?
« Depuis l’annonce de cette trêve, tant Israël que l’Iran ont été semoncés par le président Trump pour avoir, chacun de leur côté, tiré des missiles sur leur adversaire, et ce, malgré une entente tout juste convenue entre les parties. Les deux pays repoussent ces accusations avec véhémence, mais il est vrai que l’absence de détails entourant cette trêve donne lieu à des chronologies parallèles. Ce cessez-le-feu ficelé par les États-Unis a-t-il l’étoffe de ceux qui durent ? Le temps le dira, mais la « manière » américaine détonne tellement que plusieurs froncent les sourcils par scepticisme.
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« Si on doit reconnaître un mérite au coup de théâtre de lundi, c’est qu’il permet aux trois parties impliquées de sortir la tête haute, sans devoir, face à leur peuple, panser les blessures d’un perdant. Dans le New York Times, c’est la théorie que défend Ali Vaez, le directeur iranien de l’International Crisis Group. « Les États-Unis peuvent dire qu’ils ont réussi à faire reculer les avancées nucléaires iraniennes. Israël peut dire qu’il a affaibli l’Iran, son adversaire dans la région. Et l’Iran peut dire qu’il a survécu aux attaques et même réussi à riposter à des puissances militaires beaucoup plus fortes. »
Extraits de l’éditorial intitulé
Une trêve aux allures fragiles
Marie-Andrée Chouinard
Le Devoir, le 25 juin 2025
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