«L’Église catholique a surpris jeudi en portant à sa tête un pape américain. Compte tenu du poids géopolitique des États-Unis dans le monde, l’élection d’un souverain pontife américain a longtemps été perçue comme un tabou.
Comment interpréter ce choix fait par les cardinaux ?
Le Devoir s’est entretenu avec deux experts.
«Un Américain est pour la première fois élu pape, à un moment où les États-Unis bouleversent l’ordre géopolitique mondial.
Quelle analyse en faites-vous ?
«L’élection de Robert Francis Prevost est un choix qui reflète
« un certain pragmatisme au niveau des dynamiques identitaires à l’échelle mondiale », répond Patrice Brodeur, professeur agrégé à l’Institut d’études religieuses de l’Université de Montréal.
«Mais c’est surtout un pape qui s’inscrit dans la lignée de François, dit-il. « On a certainement voulu aller chercher quelqu’un qui représente une continuité […] pour garder une stabilité en raison de l’instabilité plus récente dans les dynamiques mondiales. »
«En choisissant un Américain, les cardinaux se sont assurés d’avoir à la tête de l’Église catholique « quelqu’un qui comprend les États-Unis d’aujourd’hui, qui va être un interlocuteur ayant le plus haut niveau de compréhension des États-Unis et du degré de polarisation qui y existe ».
«Cette décision porte en elle « quelque chose de significatif », ajoute Marie-Andrée Roy, professeure au Département de sciences des religions de l’UQAM. « C’est un Américain qui devrait être capable de parler aux [dirigeants] américains, et ça ne va certainement pas aller dans la ligne de Trump », prédit-elle.
[...]
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Quel rôle pour un pape américain ?
Magdaline Boutros
Le Devoir, le 8 mai 2025
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